samedi 22 août 2009

« En tout cas, t'es née dans la merde. — Ah ça... »


« Ce n'est pas incroyable du tout ! Qu'est-ce que tu crois, toi ?
Des filles comme moi, le siècle en a plein ses tiroirs !
»
Darling à Jean Teulé


Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007
Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007


Ma pile de livres à lire ne cesse d'augmenter, même si j'essaie d'y faire attention et de la réduire un maximum. Darling, de Jean Teulé, y est depuis quelques mois. J'étais partagée entre la forte envie de le lire et l'appréhension de ce que j'allais y trouver. La sortie du film de Christine Carrière avec Marina Foïs avait alors fait couler beaucoup d'encre. Je me souviens de Michel Denisot, au Grand Journal, qui racontait comment Darling avait déboulé dans les locaux de Canal Plus, comment tout le monde avait été ému par son histoire, comment Jean Teulé, qui s'avère être un cousin de cette femme, avait décidé de démissionner pour se consacrer totalement à l'écriture de cette vie hors du commun. Je me souviens enfin de l'implication de Marina Foïs qui défendait corps et âme le film et la vie de Darling. Bref, je tenais à lire le livre. Ce que j'ai fait mercredi après-midi.

Darling, c'est l'histoire d'une femme qui était déjà détestée par ses parents avant sa naissance, qui est née dans la merde — au sens propre comme au sens figuré —, qui a subi les humiliations de sa mère et les coups de son père et qui, depuis sa plus tendre enfance, n'avait qu'un seul rêve : celui de se marier avec un routier qui l'emmènerait loin de cette ferme de Basse-Normandie et loin de cette violence sans nom.
Et elle a réalisé son rêve. Roméo, qu'il se faisait appeler sur les ondes de la CB. Roméo et Darling... Ça démarrait comme un conte de fées. Sauf que...
Sauf que ce mariage a marqué le début de la fin, époque bien pire que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'alors, ce qui n'est pas peu dire. Roméo, pauvre type violent et alcoolique, joueur de poker qui n'hésite pas à jouer sa femme quand il n'a plus d'argent, qui n'hésite pas à donner sa femme en pâture à ses ignobles camarades de jeu... Roméo qui frappe sur sa femme à coups de fer à repasser brûlant histoire de se détendre et de tenter de la faire avorter... Roméo qui prend une maîtresse qui vient habiter au domicile conjugal et qui se révèle être une tortionnaire à la hauteur de son compagnon de jeux sexuels... Une vie de merde toujours plus ignoble... Mais Darling est une normande, elle est rude et courageuse, elle se relève, toujours...


Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007
Darling, incarnée par Marina Foïs dans le film de Christine Carrière - 2007


Alors, à la lecture de tout ça, on pourrait penser que c'est un énième roman sur une femme battue et violée... mais c'est sans compter sur la poésie et l'espoir de Darling, et sur le talent de narrateur de Jean Teulé. Le texte est parsemé d'extraits de dialogues entre l'auteur et Darling, et on découvre une femme forte et fataliste qui n'arrive pas à pleurer sur son sort. On reste médusé devant une telle accumulation de malheurs, de violences et de traumatismes. Il parait tout simplement incroyable que la vie d'une seule personne puisse contenir tant d'horreurs. Si un auteur avait pondu une fiction contenant toutes ces atrocités, il aurait forcément reçu de vilaines critiques : son récit aurait été bien trop improbable.

Et le plus étrange dans tout ça, c'est que je me suis surprise à rire en lisant... parce que Darling est drôle dans sa façon de raconter ses horreurs. Elle est attendrissante, elle a une façon très singulière de relater sa vie et trouve toujours de belles images de comparaison qui atténuent son récit. Il arrive bien évidemment un moment où on ne peut plus rire et où on a envie de crier avec elle... C'est une lecture électrochoc, une lecture traumatisante, une lecture qui reste imprimée dans la chair, qui me hante. Jean Teulé a su rester en retrait de cette histoire tout en la rendant "lisible". Il a redonné à cette femme un visage humain qu'elle n'arrive elle-même plus à voir. Il l'a rendue belle, et c'est tout ce qu'elle demandait.


Darling, Jean Teulé - Pocket, 2007.
Le site officiel du film


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mercredi 19 août 2009

Les — bonnes ? — résolutions de la rentrée


Cheval


Chacun son truc : moi, je ne prends jamais de résolution en janvier. J'ai toujours l'impression que mes années à moi sont calquées sur le rythme scolaire, même si je ne suis plus étudiante, et même si je n'ai pas de rejeton scolarisé. Mais j'imagine que ça doit être une réalité pour pas mal de gens, il suffit de regarder les calendriers de nos "loisirs" : les licences sportives se prennent ou se renouvellent en septembre, les programmes des MJC et autres maisons de quartier vont de septembre à juin, tout comme une grosse majorité des programmations culturelles.

Bref, je prends de nouvelles résolutions en septembre. Et je ne les tiens jamais.

Il y a deux ou trois ans, j'avais décidé de prendre des cours de dessin, sachant que j'ai deux mains gauches, ce qui est embêtant quand on est droitier. Je ne sais même pas dessiner une maison... Mais qu'importe, j'avais décidé d'apprendre. J'avais trouvé un petit atelier qui semblait sympathique, avec une dame qui semblait tout aussi sympathique... même qu'elle avait un petit chien rigolo qui répondait au doux nom de "Plume". J'étais hyper motivée... La dame m'avait offert un ou deux cours, histoire que je teste la chose : bingo, je me suis inscrite ! J'ai pris une carte de 10 séances pour commencer... Je vous le donne en mille : j'ai suivi 5 ou 6 cours et j'ai abandonné. Il fallait ressortir le soir à 20h30... et l'hiver, quand il fait bien nuit et bien froid, c'est dur...

L'année dernière, j'ai eu envie de prendre des cours de photo numérique et argentique... Je me suis renseignée, j'étais bien motivée aussi, ça avait l'air vachement bien. Et puis je m'étais dit que j'allais faire de super photos de mon filou de neveu (qui, entre nous soit dit, est une vraie tornade !), et puis que j'allais aussi faire de magnifiques photos de tout ce qui allait passer devant mon objectif... Résultat : je n'ai même pas été au premier cours.

Dingue comme ma super motivation retombe comme un soufflet dès que je dois mettre les pieds hors de mon bel appartement (infesté d'abeilles, de frelons et de chauves-souris... oui, c'est vraiment un chouette appartement...).

Mais cette année, c'est différent. Je vais devoir tenir mes engagements. Et pour ce faire, j'en parle aux personnes qui arriveront à me bouger le cul et qui n'accepteront pas mes excuses bidons que je ne vais pas éviter d'avancer pour tenter de me soustraire à mes nouvelles obligations...

Cette année, donc, j'ai choisi une activité qui me motive bien et que je connais par coeur pour l'avoir pratiquée pendant des années : je vais me remettre à l'équitation. Huummm... la bonne odeur des chevaux et de leur crottin, l'odeur de cuir de la sellerie, le rythme des sabots... et cette sensation de liberté quand tu es sur le dos du cheval... J'ai hâte. Mais bon, il me faut maintenant aller faire les magasins de sport pour me dégoter une paire de boots, des chaps, un pantalon et tout le toutim... Et ça, ça me chagrine un peu parce que je suis toujours montrée en jeans et en converses. M'enfin, je veux bien faire un effort... Je suis excitée comme une puce !

Ce sera donc ma grande résolution de la rentrée 2009/2010... Inutile de stipuler qu' il y a également tout un tas de petites résolutions : changer de boulot, manger correctement, arrêter de chouiner pour rien, aller voir mes parents plus souvent... Remarquez que ce sont les mêmes depuis pas mal de temps, mais que j'ai un mal de chien à les mettre en pratique !

Votre mission, si vous l'acceptez, sera de me botter le train-arrière si toutefois vous appreniez que j'ai laissé tomber l'équitation...


(Heu... le plus grand des hasards fait que je viens de voir la pub à la télé de la fédération française d'équitation... et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas peur du ridicule... c'te honte !)


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dimanche 16 août 2009

Qui osera affirmer que je suis Internet-addict ?!


Les doudous de Margaux
Une brebis câline et un loup qui se déguise en mouton... doudous tout doux pour la jolie Margaux...


Retour de vacances. Je retrouve enfin mon PC, ma connexion Internet et tout le tintouin... Parole, je suis restée 9 jours sans toucher à un ordi, sans me connecter à Internet... et sans signe apparent de manque !! Pas de crise incontrôlable, pas de caprice, pas de colère toute rouge, rien ! Même moi, je ne pensais pas que ce soit possible !!

Je NE SUIS PAS Internet-addict !

Il ne me restera plus qu'à vous relater mes vacances sous la chaleur écrasante de Marseille et de la Camargue : mes déboires à l'hôtel, le fait qu'il s'en est fallu de très peu pour que je refasse sa dentition à une serveuse de restaurant, ma fierté de ne pas avoir pris de coup de soleil... mais il y a aussi l'embuscade dans laquelle nous sommes tombés alors que nous pensions aller dans une fête de village... Et puis, pour parler plus sérieusement et après une longue conversation avec un journaliste sportif, je ferai peut être un petit post sur le devenir des journalistes "papier"...

Il y aura aussi peut être quelques petits posts sur mes lectures d'été... A ce propos, j'apprends à l'instant que Thierry Jonquet est mort... mmhhh...

Voilà voilà... M'enfin, je dois rattraper mon retard sur la blogosphère, terminer quelques lectures, penser à me réhydrater très régulièrement (et ça marche aussi avec la bière !!)... pfiouuu, quelle vie trépidante...!

A très bientôt, donc !


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lundi 3 août 2009

Quand le lecteur a des droits...


Les droits imprescriptibles du lecteur - Daniel Pennac
Droits imprescriptibles du lecteur par Daniel Pennac
Femme nue assise dans un fauteuil - Félix Vallotton, 1897


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