La première fois que le Bûcheron m'a parlé du film
L'étrange histoire de Benjamin Button, j'ai haussé les épaules en lui répondant que décidément, ces cons de cinéastes ne savaient plus qu'inventer... et que le fait que Brad Pitt en soit le personnage principal n'en était pas forcément un gage de qualité. Je ne suis pas une grande adepte de cinéma.
Ce que je ne savais pas, c'est que
L'étrange histoire de Benjamin Button est une nouvelle écrite par Francis Scott Fitzgerald. Eh oui... Et si j'avais été un peu plus curieuse à la sortie du film, si j'avais lu quelques papiers dans la presse, peut être l'aurais-je appris à ce moment-là... J'imagine que quelques journalistes ont dû l'évoquer. Je l'espère. Et l'édition étant ce qu'elle est, Gallimard s'est empressé de publier cette nouvelle dans la collection
Folio 2€, l'extrayant donc de son recueil original
Les enfants du jazz. M'enfin, on ne va pas s'en plaindre, je n'aurais pas acheté le recueil...
Tout ça pour dire que je suis tombée — plus ou moins — par hasard sur ce petit
Folio 2€, qu'il a atterri dans mon petit panier, et que j'en ai même profité pour le lire. Si, si. Hier soir. Je venais de terminer
Voyage au bout de la nuit, et j'avais besoin de lire quelque chose d'un peu moins noir et d'un peu plus léger.
L'histoire est donc celle d'un bébé qui nait avec l'apparence d'un homme de 70 ans. Il n'a pas uniquement le visage ridé, il a la taille d'un homme de 70 ans. Alors déjà, moi, je ne vois pas bien comment une femme peut accoucher d'un homme d'un mètre quatre vingt, mais passons... Il rencontre donc quelques "petites" difficultés dûes à son apparence, et contrairement au commun des mortels, il ne vieillit pas, il rajeunit. Plus il avance dans sa vie, plus il rapetisse. Il finit donc enfant puis bébé, "élevé" par son fils qui en a honte et qui le rejette. Oui parce qu'il a eu un fils, il a même eu une épouse... Hildegarde, qu'elle s'appelle, l'épouse... C'est un peu moins glamour que Daisy, vous en conviendrez... Et l'histoire d'amour entre ces deux êtres semble être largement moins passionnelle que dans le film de David Fincher.
On ne sait finalement pas grand chose sur ce Benjamin Button. Sa mère, qui a semble-t-il survécu à l'accouchement (— Le bébé est-il né ? — Eh bien, oui, sans doute... si l'on veut. — Ma femme va bien ? — Oui. — Est-ce un garçon ou une fille ? — Suffit ! Je vous prierai d'aller vous en rendre compte par vous-même. Intolérable !), est totalement absente du récit. Benjamin — qui a manqué s'appeler Mathusalem — est élevé par son père qui en a largement honte. Plus il rajeunit, plus son père vieillit, et mieux ils se comprennent et s'entendent. Benjamin a des aventures, il se marie et a un fils... mais un fossé se creuse rapidement entre son épouse et lui ; il a rapidement honte de s'afficher en public avec elle puisqu'elle vieillit, au contraire de lui. Il finit donc sa vie chez son fils, qui lui demande de l'appeler « Mon Oncle », et joue avec son petit-fils. Voilà voilà.
Je me suis juste ennuyée à mourir à lire ces quelques quarante-cinq pages. Allez savoir quel besoin Fitzgerald a eu d'aller inventer une histoire pareille... Ça n'engage que moi, mais je trouve cette idée stupide. Vraiment stupide.
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